Tungali

Bonjour Birere… le grenier de la ville de Goma

Cet après-midi chaud, je fais une promenade dans le grand centre commercial de la ville de Goma, à l’Est de la République démocratique du Congo, le quartier Birere (lire biréré). D’aucun le considèrent comme le « réservoir ou la source de tous les produits vendus à travers les autres quartiers de la ville ». En même temps ce quartier est réputé comme le plus sale et le plus désorganisé du point de vue de la voirie et des infrastructures. Est-ce parce que c’est le plus ancien des quartiers qui forme la ville de Goma ?

De tous les côtés de la grand-route, on remarque des grands magasins, dépôts avec des articles divers allant de la nourriture aux vêtements, motos, vélos, chèvres… C’est en fait le coin le plus mouvementé. La circulation et les activités cessent tard dans la nuit, en comparaison aux autres quartiers de la ville. D’un rond-point, portant le même nom, « Rond-Point Birere » partent quatre routes principales. Au nord, celle allant à l’aéroport international de Goma et dans le « grand nord »; à l’Est celle allant vers la « petite barrière », l’autre frontière entre la RDC et le Rwanda voisin ; à l’Ouest, celle qui se dirige vers Sake, une cité à l’extrême-ouest de Goma et enfin au Sud, celle se dirigeant vers le centre-ville.

Tous les matins, des centaines de gens se dirigent vers ce quartier pour y passer la journée y faisant leurs affaires. Quand arrive le soir, c’est l’exode. Chacun retourne chez soi.

On entend mieux alors le bruit des véhicules, des avions qui passent au-dessus de nos têtes, car c’est là qu’ils prennent leur élan pour s’envoler. Ces grands oiseaux qui volent sont comme l’autre décor de ce quartier qui a connu plusieurs crashs. L’aéroport est en effet situé quelques kilomètres du centre de Birere. Plusieurs décollages ont raté et les appareils se sont écrasés sur les maisons faisant des pertes en matériels et en vies humaines.

Comme  tous les endroits trop fréquentés de la ville, ce quartier n’échappe  pas aux groupes de détrousseurs. Tout habitué de Goma sait bien qu’avant de descendre du bus ou de la moto, il doit se s’assurer d’avoir bien conservé argent et téléphone pour ne pas se faire voler.

Bien sûr ! Il y a autre chose à Birere…

Je n’ai pas pu encore pénétrer dans les avenues, je crains de m’y perdre. Heureusement, les autorités veulent revoir la voirie dans ce quartier.frontière avec le Rwanda. Les populations de Birere et de Gisenyi (province ouest du Rwanda) sont des voisins inséparables. Ils peuvent se lancer des paroles tout en étant dans deux pays différents.

« Les premiers habitants de Goma ont d’abord habité Birere avant de s’éparpiller dans les autres quartiers qui n’étaient pour la plupart jusqu’en 2000 que des vraies forêts », confie M. Prosper, environ 50 ans, mais très en forme. Quand la population grandit ou s’accroît, elle est obligée d’occuper les autres espaces qui, depuis longtemps, étaient restés verts.

Dès qu’on  manque d’un produit partout ailleurs dans le centre-ville, on va tout droit à Birere pour l’avoir et ce, à un très bon prix. Les vendeurs détaillants des autres quartiers de la ville obtiennent leurs produits en gros de Birere et les revendent à un prix élevé pour avoir un bénéfice.

Et ce n’est pas tout ! 

Birere est le point d’arrivée de tous les cargos provenant des pays voisins et même de très loin. La ville de Butembo, située au nord de la province du Nord-Kivu une région appelée couramment « Grand Nord », est une ville commerciale qui alimente également la ville de Goma en habits, engins de transport (motos, vélos,…). Pourtant, avant d’entrer en plein Goma, les voyageurs commerçants venant de Butembo doivent passer par le rond- point Birere où sont situés leurs dépôts ou magasins.

Les grands bateaux commerciaux provenant de l’océan Indien passent par l’est de l’Afrique, notamment à Dar-es-Salaam (Tanzanie) et traversent jusqu’au Rwanda et en Ouganda pour entrer en RDC. La ville de Goma est aussi le point d’arrivée de tous les camions, car elle est à la frontière avec ces deux pays et la marchandise passe d’abord par Birere avant d’être acheminée vers le centre-ville et les autres quartiers.

Le quartier Birere est donc l’un des plus sales de la ville, mais il est très vivant et il a aussi une grande valeur, il est le grenier de la ville de Goma.

Rappelle-toi, parce que Tungali Goma!

PS: Rencontrez l’auteur de ce blog.

Arsene Tungali (Twitter: @arsenebaguma). Philanthrope, Activiste et Bloggeur d’origine Congolaise (République démocratique du Congo) avec une passion pour les médias sociaux et les nouvelles technologies de l’information et de la communication pour le développement.


Dieudonné Bisimwa: Mon combat pour les invalides

« Ça m’a fait du mal d’entendre le chef dire à son chargé du personnel: ‘tu vas embaucher un infirme alors qu’il y a des valides qui ont postulé ?’, c’est pour cela que je me suis décidé de commencer ma lutte », confie Mr Dieudonné Bisimwa, avec beaucoup de regret, cet après-midi pluvieux.

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Les conditions de vie des personnes vivant avec handicap deviennent de plus en plus critiques dans la ville de Goma. Dieudonné Bisimwa est un handicapé de main et de pied, il s’est décidé de ne pas rester calme pendant que ses droits et ceux de ses pairs sont en train d’être bafoué. Il porte plusieurs casquettes, entre autres, il est Président des jeunes handicapés de la société civile au Nord-Kivu, Coordonnateur de Save the World and Handicaped (SWH, une association locale basée à Goma), Membre de la ligue paralympique où il est superviseur de l’équipe. Enfin (du moins jusqu’à ce jour), Porte-parole des athlètes en athlétisme.

« Toutes ces fonctions, je les ai reçues tout simplement car je suis décidé à faire valoir les droits des personnes vivants avec handicap dans la province du Nord-Kivu. Je suis convaincu qu’un droit qui n’est pas réclamé n’en est pas un et je ne veux plus que cela continue car mes pairs souffrent avec moi », confie-t-il, rassurant que ce n’est pas un cumul mais qu’il fait tout cela pour plusieurs raisons et de fois il en est contraint par les autres.

A Goma, on remarque beaucoup de personnes invalides sur les coins des rues, sur les bords des routes en train de quémander auprès des passants afin de nourrir leurs familles et de survivre. La plupart d’entre eux n’ont pas été à l’école et donc n’ont aucun niveau académique.

Mais Dieudonné est un peu particulier et il confie avec désolation : « Je suis électricien car ayant fait la section technique au secondaire, je suis gradué en Marketing et licencié en Management des organisations. Ce qui est étonnant et qui me fait mal, je n’ai jamais été accepté pour travailler dans une organisation, qu’elle soit locale, nationale ou internationale. »

Il se pose la question de savoir jusques à quand il devra faire face à une pure et simple: « L’on peut comprendre que les invalides sans niveau académique puissent manquer de travail, mais s’il faut que même ceux qui ont tout fait pour aller jusqu’à l’université soient marginalisés jusqu’à ce point-là, c’est inadmissible ! », martèle-t-il avec un excès de rage.

Dieudonné est parvenu à construire un centre d’encadrement des personnes vulnérables dont ceux vivant avec handicap à Goma avec des fonds propres gagnés au travers de ses petites activités. Dans ce centre, les personnes invalides ne paient pas pour accéder aux services, mais les valides désireux d’en bénéficier sont priés de payer pour permettre la survie de ce centre.

« Mon travail consiste à plaider et à sensibiliser les masses quant aux droits et à la place des personnes vivant avec handicap (PVH) dans la société. Ces dernières ont des droits et des devoirs en tant que citoyens Congolais et elles ne devraient pas être marginalisées dans le monde professionnel, beaucoup plus ceux ayant été au banc de l’école. »

Dieudonné confirme qu’il y a une loi en RDC, déjà votée par les deux Chambres, mais qui tarde à être promulguée par le Chef de l’Etat. Cette loi confère des avantages aux PVH suite à leur situation physique, ils doivent par exemple être intégrées dans toutes les institutions publiques du pays afin qu’ils soient en mesure de survivre aux besoins de leurs familles.

« Je sensibilise les PVH elles-mêmes sur le contenu de cette loi afin qu’elles en soient informées. Mais aussi, les personnes valides pour que lorsqu’elle sera promulguée et mise en application, que personne ne dise n’en ayant pas été informé. »

Il y a un danger qui est en vue et si des mesures ne sont pas prises par le gouvernement Congolais, cela risque de conduire à des soulèvements. L’on remarque la croissance des écoles d’encadrement des PVH dans la ville de Goma, mais aucune mesure conséquente n’est prise pour se rassurer de leur intégration dans le milieu professionnel après leur formation.

« Ce qui me fait le plus mal, c’est qu’il existe beaucoup d’organisations internationales qui prétendent travailler pour la cause des PVH, mais, aussi longtemps qu’elles ne vont pas accepter de sous-traiter avec les associations locales qui connaissent très bien les besoins de ces personnes, leur action ne sera pas appréciée et leur impact ne sera pas visible. »

Tout en gardant l’espoir, il est convaincu que la lutte est longue et il n’est pas prêt à baisser les bras tant qu’il n’aura pas vu des PVH intégrées dans les institutions publiques en RDC; tant qu’il n’aura pas vu la discrimination et la stigmatisation de tout genre cesser à leur égard.

Avec une lueur d’espoir, il exprime son vœu: « Il est tolérable d’avoir jusqu’à 4 positions pour les personnes invalides dans une institution et laisser le reste aux personnes valides pour équilibrer le travail. Je suis conscient qu’il n’est pas possible de n’avoir que les invalides suite à leur état physique ou intellectuel, mais je n’accepterai pas que la stigmatisation continue par rapport à leur capacité intellectuelle, surtout pour ceux qui ont un titre académique avéré. »

Dieudonné Bisimwa est un jeune plein d’espoir et d’énergies pour accomplir son désir. Vous aurez de ses nouvelles bientôt au travers les exploits qu’il aura faits pour le bien de ces citoyens marginalisées.

Tungali Goma


5 raisons pour reporter le Festival Amani à Goma, selon Arsene Tungali

Festival Amani, Festival pour la Paix a Goma.

Mardi 27 Aout 2013

10h00 : Je suis au Campus (à mon Université) en train d’attendre mon dernier examen pour la session. J’entretiens une conversation nourrie avec mon ami « J » qui est dans l’organisation (d’une certaine façon) du Festival Amani, ce festival qui fait beaucoup de bruits et qui est prévu débuter à Goma le 30 et 31 Août pour finir le 1er septembre.

Avec mon ami J, on discute un tout peu sur la faisabilité du Festival à Goma et au bout de quelques minutes, on essaie d’avancer des raisons qui soutiennent qu’il soit reporté à une date ultérieure.

13h30 : Mon examen prend fin. Je me dirige vers le centre-ville car je devais écrire ce blog et le mettre en ligne avant la fin de la journée.

13h40 : J’entre dans un café quelque part dans la ville  pour prendre un déjeuner et à la porte, je suis face à Guillaume Bisimwa, le responsable (à défaut, l’un des responsables !) du Centre Culturel des Jeunes de Goma, connu sous le nom de Maison des Jeunes. C’est l’un des organisateurs du Festival Amani. Une coïncidence ! Alors que j’ai les idées bouillonnantes dans mon esprit.

Avec Guillaume, on s’est déjà rencontré à plusieurs reprises. Je l’ai connu pour la première fois lorsque j’ai organisé une conférence dans la salle de la Maisons des Jeunes et il avait été très gentil en me la donnant gratuitement. Je le remercie en passant. Aujourd’hui, on échange juste un coucou et il va s’asseoir sur une table avec d’autres gens. Lorsque je prends place à la table d’à cote, je remarque dans le groupe, Mr Eric de Lamote, le Belge, promoteur du Festival Amani. Je reconnais les autres personnes autour de la table par leurs t-shirts avec les logos du Festival et je me dis, c’est donc l’équipe !

Quelle coïncidence ?

Dans ce café, on m’informe qu’il n’y a pas Internet. Directement, je me décide de quitter pour un autre endroit car mon plan était de prendre mon déjeuner et en même temps taper ce texte sur mon pc et ainsi, gagner le temps avant que quelqu’un d’autre ne me prenne pour un autre rendez-vous.

Il y a quelques jours…

… Je félicitais les organisateurs du Festival Amani, non pas parce qu’ils m’avaient invité dans la première réunion qu’ils avaient organisée avec quelques ONGs de la place (pour ne plus m’inviter la prochaine fois, malheureusement !), mais je me disais que ça tombe bien !

C’est le bon moment de parler de la paix et d’organiser ce grand rassemblement où les jeunes de la ville de Goma et environs pourront oublier un tout petit peu les affres de la guerre et se réunir autour des grands musiciens dont Youssouffa, Freddy Massamba, Lexxus Legal, etc qui étaient à l’affiche. Bien entendu, d’autres activités étaient prévues !

Ce Festival a son sens d’être car c’est le bon moment et pas un autre jour ou une autre période. J’en étais convaincu et je suivais toute l’évolution sur les médias sociaux.

Et depuis ce matin…

Après la conversation avec mon ami J, je commençais à voir autre chose et quelques idées me passaient par la tête et j’ai dû conclure en disant qu’il faut que ce Festival soit reporté à une autre date, le temps que ce qu’il y a passe et ainsi, nos cœurs seront disponibles à célébrer la « paix à venir dans la ville de Goma et dans toute la région. »

Ainsi, en tant que Congolais, habitant de Goma, jeune activiste, humanitaire, grand et/ou petit frère à quelqu’un, je me permets de partager ces quelques idées et je crois que j’en ai le droit car je suis aussi bloggeur !

Voici quelques raisons qui me poussent à arguer que le Festival Amani tant attendu devrait être reporté à une date ultérieure.

1.       Le récent développement de l’actualité à Goma

Si vous étés à Goma, vous savez très bien ce que ça signifie. Si vous êtes à l’extérieur, vous le savez également car toute l’actualité est partagée sur Internet. Je ne voudrai pas vous rappeler que depuis la semaine passée, les affrontements ont repris dans la partie Nord de la ville de Goma. Pire encore, le weekend passé, des bombes sont tombées sur la ville visant les populations paisibles. Le gouvernement Congolais confirmé que certains de ces bombardements venaient du Rwanda, le pays voisin et d’autres des rebelles du M23 qui se battent contre les FARDC. Le Rwanda à son tout a ses propres déclarations quant à ce.

A mon avis, avant que les choses ne soient claires, le Festival ferait mieux d’attendre.

2.       La taille des participants attendus

Lors de la première réunion à laquelle j’ai eu le privilège de participer en tant que Directeur Exécutif de l’ONG Rudi International, le Promoteur du Festival avait dit que pour les 3 journées, à peu près 4500 participants étaient attendus, en raison de 1500 par jour. Regardez, les bombardements du weekend passé sur la ville ont atteint (tué) près de 10 personnes sans compter les dommages matériels. Ces personnes étaient éparpillées !

Le Festival, réunissant 1500 personnes à un seul endroit et au même moment, pourrait constituer un vrai abattoir une fois le malin décidait d’en profiter pour faire valoir son point de vue. A mon avis, en tant que frère à quelqu’un, je ne serai pas d’accord que des gens soient réunis à une telle masse à un seul endroit pour qu’enfin, le pire (l’imprévisible !) puisse arriver.

3.       L’âge des participants ciblés

Ce matin, au Campus du Lac, la Ministre Nationale du Genre, Geneviève Inagosi était en train de s’entretenir avec les étudiants et parmi les choses qu’elle a rappelée à l’assemblée, elle a dit : « les jeunes sont l’avenir de la RDC, le pays a besoin de chacun d’entre eux pour son essor. »

Le Festival vise en majorité les jeunes ! A mon avis, sans faire trop de statistiques ou sans consulter les organisateurs, l’âge varierait entre 11 et 25 ans. Si le malin voudrait bien agir, je ne souhaiterai pas que des jeunes comme moi, 1500 réunis puissent perdre leur vie d’un seul coup. Le dimanche passé, les victimes de ces bombardements ont été enterrées et j’ai suivi sur une chaine locale comment leurs membres de leurs famille pleuraient avec amertume. Ils étaient environs 10 (je dirai, seulement !)

Imaginez-vous ce que ça ferai si seulement le pire arrivait. Je suis pessimiste pour ce cas-ci. Merci de me le concéder !

4.       Le risque que le Festival tourne en une révolution

Si vous êtes à Goma, vous pouvez sentir combien les jeunes sont révoltés par rapport à tout ce qui se passe. Plusieurs manifestations ont été enregistrées les dernières semaines. La plupart d’entre elles ont été mâtées par les forces de l’ordre et la plus grande manifestation n’a pas dépassé 200 personnes y participants vivement.

La fureur qu’ont ces jeunes, il suffit qu’ils se retrouvent réunis à un seul endroit quoi que ce soit pour un objectif de paix et qu’il y ait un incident pour qu’ils se soulèvent et fassent l’imprévisible. Le lieu où se tiendront les activités du Festival est presque fermé et donc, les services de l’ordre auraient du mal à contenir cette masse. S’il arrivait que ces manifestants se décident de ne pas quitter en présentant une exigence, je ne connais personne qui puisse les contrer à quitter.

Et cet endroit deviendrait la Place Tahrir. Je ne le prévois pas, mais à mon avis, le Festival devrait être reporté et laisser que la tenson se calme un tout petit peu et que les tensions des populations soient apaisées par une solution au problème actuel.

5.       Les autorités (certaines)  risquent de ne pas participer à ce Festival

Alors que le message du Festival concerne la population de Goma, elle concerne les autorités également. Et à mon avis, quelques autorités étaient déjà invitées, si pas la Première Dame de la RDC, Mme Olive Lembe Kabila qui en est la marraine (selon ce que j’entends dans les rues).

Avec toute l’actualité qu’il y a actuellement, je doute fort que toutes les autorités invitées se présentent. Ils présenteront des excuses que les organisateurs devront accepter. Ainsi, l’objectif que j’assigne à ce Festival ne sera pas atteint. Les organisateurs peuvent se dire que le leur est atteint, tant pis. En fait, c’est eux les organisateurs.

Conclusion

Je rappelle que je me permets de faire ces lignes, juste en tant qu’habitant de Goma et un potentiel participant au Festival. J’avais déjà prévu d’acheter mon billet pour le dernier jour, le dimanche 1er Septembre, mais je ne pense plus y aller si le Festival venait à être organisé aux mêmes dates prévues et pendant que la ville est toujours sous tension.

Je voudrai m’adresser aux organisateurs du Festival Amani : Serez-vous en mesure d’endosser cette responsabilité, de porter sur vos têtes toutes ces victimes, si le pire devait arriver ? Qu’avez-vous à perdre en acceptant de reporter le Festival ? Peut-être les hôtels déjà réservés pour les invités VIP, les billets d’avion déjà réservés, les affiches, le temps, de l’agent ?

Mais à mon avis, je n’ai fait que partager avec tout le monde mes craintes par rapport à l’organisation du Festival comme prévu. Par contre, vous avez tout à gagner !

A mes lecteurs,

Qu’en pensez-vous? Surement vous en avez d’autres à rajouter sur la liste ou bien vous avez des avis contraires. Je voudrai bien vous lire en commentaires à ce blog. Je suis disposé à discuter, mais s’il vous plait, veuillez partager ce message à vos amis, frères et connaissances.

Ne dites pas que « Arsene haku bambiyaka ! »

PS : Je n’ai pas eu assez de temps pour relire mon texte selon que les règles me le demandent, veuillez bien être indulgent s’il arrivait qu’il y ait des coquilles ou bien que je sois vague dans mes propos. Désolé aussi pour la longueur de ce port !

Parce que Tungali Goma !


Mondoblogueur et je ne sais pas finir un billet

*Un billet : dans le langage « Mondobloguien » (feuilletez vos dictionnaires, rappelez-moi que vous n’avez pas retrouvé le mot et je vous dirai pourquoi), veut dire un article de blog.

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T’est-il déjà arrivé de ne pas achever un billet déjà commencé ? Alors que tu es un blogueur (sur la plate-forme Mondoblog, la célèbre dans le monde francophone !), assidu et passionné ? Tu as une idée claire (la recette) à l’arrière de ton cerveau ; tu as déjà rassemblé tous les éléments essentiels (je veux parler de tous les ingrédients possibles) ; tout ce qui te reste c’est de mettre ces idées côte à côte, commencer par les unes pour finir par les autres, selon une suite logique que tu t’es déjà fixée. Mais depuis deux jours ou plus tu n’arrives pas à agencer ces idées pour en ressortir un tout cohérent.

Et soudain, tu as une nouvelle idée. Tu te décides d’abandonner la précédente pour te concentrer à cette nouvelle « inspiration », comme le disent bien les Mondoblogeurs ! Mais la même panne se répète, tu ne sais toujours pas finir le billet !

Ou alors…

T’est-il déjà arrivé de ne pas être en mesure de te concentrer afin de formuler un texte avec un sens ? Tu essaies quand même d’écrire. De toutes les façons, tu as confiance en tes capacités rédactionnelles avérées. Tu as peut être eu une « certification » en blogging, mais pendant ces jours précis, tu tapes et retapes ce texte-là plusieurs fois sans être satisfait de ton propre travail.

T’est-il déjà arrivé de te contenter de lire et d’admirer les billets de tes collègues, comme je l’ai fait récemment pendant la 2e édition de formation Mondoblog à Dakar (#MondoblogDakar), formation que j’ai suivie en live grâce à Twitter et Facebook ? Tu es juste en mesure de lire et de faire de commentaires, mais toi, tu ne sais te concentrer pour finir ton propre billet et le poster.

Le prochain paragraphe est entre parenthèses…

Je me dois de dire que la formation été très intéressante. Je n’ai pas participé physiquement, mais rassurez-vous, j’étais au courant de tout ce qui se passait grâce à vous tous, chers Mondoblogeurs et à toute l’équipe de l’Atelier des médias de RFI. Il serait un péché que de ne pas être en mesure d’user des opportunités qu’offre le Web dans sa version 2.0 afin de permettre à ceux qui sont à distance de suivre ce qui se passe quelque part ailleurs. Et les Mondoblogeurs ont su maximiser les médias sociaux ainsi que leurs blogs pour nous permettre de suivre à distance toutes leurs aventures à Dakar. Big up à vous tous !

Bien on revient à l’idée (oh, tu as déjà perdu le fil d’idées! lol)

Oui, des moments pareils existent ! Vous serez peut être d’accord avec moi ou pas (je vous le concède sportivement), mais personnellement, j’ai vécu de tels moments qui, malheureusement, se sont étendus à plusieurs mois au point de rendre ce blog presqu’absent de la page d’accueil Mondoblog.

En fait, j’ai réfléchi et je crois avoir plus ou moins découvert ce qui me manqua et malheureusement pour moi, je ne suis pas encore sûr d’avoir clôturé cette période de trêve mondoblogique  (désormais, je me le permets). Il s’est fait que depuis le début de l’année 2013, je ne suis pas arrivé à déposer un seul billet sur ce blog.

Voici mon excuse !

Tout d’abord, l’année 2012 s’est achevée chez moi alors que j’en avais encore des dettes (je veux dire, du travail non fini) qu’il me fallait finir pour me sentir à mon aise. A Goma particulièrement, l’année s’est achevée dans une psychose qui est encore loin d’être terminée car les négociations entre le gouvernement congolais et le groupe « rebelle » qui se nomme « M23 » ne sont pas encore clôturées.

Pas besoin d’allonger ce billet pour expliquer ce que c’est le M23 en RDC ! C’est comme quelqu’un à qui l’on devrait apprendre qu’au Nord Mali il y a la guerre depuis le début de l’année ou bien qu’en RCA, des rebelles sont au pouvoir. Je ne voudrai pas rappeler dans ce billet que le M23 est un mouvement qui a terrorisé l’Est de la RDC, mon pays, pendant plusieurs mois déjà, ça je ne veux pas le dire ici. Et qu’en Novembre 2012, ils sont arrivés à assiéger la ville de Goma en boutant hors de leur vue les politiciens et l’armée régulière pendant plus d’une semaine ! Je ne veux surtout pas vous redire toutes ces choses !

Cette situation et bien d’autres ont fait que beaucoup d’activités à Goma ont été paralysées et donc pour moi, il fallait tout d’abord finaliser avec les « dettes » de 2012 afin d’entrer en vitesse en 2013 et arriver à rattraper les mois de 2013 consommés en finalisant les restes de 2012 !

Ainsi, de nouvelles tâches se sont accumulées au point que ma  to-do list était en train de s’allonger petit à petit sans que je m’en rende vraiment compte.

Cela a fait que je n’arrivais pas à me concentrer pour finir un billet et le poster.

« Une bonne excuse Mr Tungali ! », dira  un de mes lecteurs.

Mais je dois promettre que dès que cette période sera passée, je serai là, comme toujours et avec plaisir, à discuter avec vous sur ce qui se passe à Goma (pendant que je suis encore la bien sûr !)


Une interview avec une radio canadienne sur l’entrée du M23 à Goma

Un transport public a Kinshasa

Pour rappel, les rebelles du M23 avaient pris la ville de Goma, à l’Est de la RDC et l’ont assiégée pendant près de 10 jours défiant ainsi le gouvernement congolais. Apres des conférences entre les chefs d’Etat de la Conférence Internationale sur la région des grands lacs (CIRGL) tenues à Kampala en Ouganda, les rebelles ont été demandé de quitter la ville et d’aller à Kampala pour des négociations avec le gouvernement congolais, négociations en cours actuellement.

A leur entrée à Goma le 20 Novembre dernier, beaucoup de choses se sont passées et j’ai fait un récit des évènements des premiers jours qui a été publié par des collègues d’ingeta.com. Personnellement, j’ai été obligé de quitter la ville de Goma le 23 novembre pour me rendre avec ma famille à Kigali au Rwanda ou j’ai passé près de deux semaines, tout en suivant la situation de près.

De Kigali pendant que la situation se calmait à Goma, ma famille est rentrée mais moi je suis allé à Kinshasa en mission pendant une semaine. Je suis donc à Kinshasa depuis le vendredi 7 Décembre pour des contacts utiles avec des partenaires et quelques autres démarches importantes.

Ce lundi soir à Kinshasa, j’ai eu une entrevue avec une radio canadienne qui voulait apprendre sur la situation à Goma à l’entrée des rebelles du M23. Cette interview faisait suite à mon récit que j’avais envoyé à ingeta.com, un site web d’information sur la RDC et la situation politique et sécuritaire.

L’émission était animée par Mr Robin Philpot et Dedy Bilamba un québécois d’origine congolaise, écrivain et activiste congolais.

Le podcast de l’émission peut être suivi ici et le récit en ligne des évènements des premiers jours du M23 à Goma tel que je les ai vécu personnellement.

Faites-moi part de vos commentaires comme toujours !

-Tungali-


Le pouvoir des nouvelles technologies

Les nouvelles technologies? Oui, c’est bien de cela dont je fais allusion dans ce blog.Photo: Rebecca et moi, ce matin du samedi alors qu’elle est venue me rendre visite chez moi a la maison

Elle m’a annoncée qu’elle arriverait à Goma (Chef-lieu de la province du Nord-Kivu, Est RDC) le Jeudi soir en provenance de Bunia (Province Orientale) où elle était allée visiter sa famille. Elle s’appelle Rebecca !

Rebecca (Becky pour les intimes) est une jeune étudiante en Faculté de Médecine à l’Université Protestante du Congo (UPC) à Kinshasa. On s’est « connu » il y a près d’une année via Internet. Alors que je suis à Goma et elle à Kinshasa, une chose nous a unis, Facebook !

Pour la petite histoire, vers la fin de l’année 2009 (si ma mémoire est encore fidèle), j’étais déjà connecté à Aimée, une jeune étudiante, d’origine du Sud Kivutienne, qui vit désormais avec sa famille à Kinshasa. Cette fille, je ne l’ai non plus jamais rencontrée mais ses qualités et ses intérêts qui se sont retrouvés être le point commun, nous qui nous avaient « unis ».

Comme vous le saurez peut être plus tard, je travaille avec les enfants dans une ONG dont je suis Co fondateur et Directeur Exécutif, Rudi International. Mais à cette période (lorsqu’on est entré en contact), nous n’avions pas encore fondé Rudi International, mais il y avait déjà cette passion, l’humanitaire en moi personnellement. En elle, je l’ai aussi remarqué. Bien d’autres points communs: l’amour (la passion pour) de la science, le gout de la recherche, la foi chrétienne et les valeurs y relatives, etc, sont entre autres, les choses qui nous unissent, Aimée et moi.

Alors qu’on entretenait déjà des bonnes « relations » (d’abord sur Facebook et ensuite par téléphone), parmi ses publications Facebook, j’ai remarqué une autre jeune demoiselle, une très grande amie à Aimée (du moins, ça j’ai découvert un peu plus tard), qui avait presque les mêmes caractéristiques que son amie. Et du coup, elle m’a intéressée et directement on est entré en contact ; cela, vers la fin de l’année 2011.

Elle, c’est alors Rebecca !

Depuis, on a eu des bonnes relations avec les deux jeunes demoiselles qui m’ont inspirées pour beaucoup de choses. On s’informait tous sur nos différentes activités et il est arrivé que les deux, avec un autre jeune garçon, leur ami à Kinshasa, ils ont pris l’initiative d’aider un petit enfant à aller à l’école, en se cotisant, elles ont réussi à lui payer les frais scolaires pour toute une année.

Je dois avouer qu’elles m’ont inspirées, au point que nous [Rudi International] avons décidé de lancer « Rudi Education », notre programme qui s’occupe du sponsorship des enfants depuis Septembre 2012. Nous avons pu trouver des sponsors pour 16 enfants issus des familles démunis dans une région reculée de la ville de Goma.

Alors, Rebecca est arrivée à Goma Jeudi et est rentrée Dimanche autour de 13h à Kinshasa. Le vendredi matin elle est venue me visiter à l’Académie de Leadership où je prends des cours de leadership, elle a visité mon université (l’Université de Goma).

Le samedi, on a eu le petit déjeuner ensemble avant de nous rendre à l’Ecole Primaire Nyabyunyu où étudient nos enfants qu’elle a pu visiter. Elle les connaissait au travers de nos publications sur notre site web et sur les réseaux sociaux, mais là, elle les a rencontrées physiquement. De là, on est allé visiter Gisenyi (une ville à la frontière avec le Rwanda) et le soir avons eu un dîner chez Vianney (Membre du CA de Rudi International).

Rebecca intervient déjà depuis le mois de Juin dans les discussions en ligne pour le compte de notre programme « Rudi for Women and Girls Online ». Elle est bénévole et est la modératrice des débats qui se passent sous forme de commentaires sur notre page Facebook sur un sujet ayant trait aux nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC).

Bref, Facebook nous a permis de nous rencontrer virtuellement, permettant une rencontre physique aujourd’hui. Les réseaux sociaux, mieux, les NTIC, sont un outil très important pour créer des relations, pour partager et échanger. Il suffit de savoir s’en servir.

Pour quelles raisons toi tu les utilise ?

-Tungali-


Tungali Goma

Salut!

Je suis ravi de pouvoir etre sur cette plate forme et j’espere partager avec vous le quotidien d’un jeune de Goma, a l’Est de la RDCongo. Je me nomme Arsene Tungali et mon dernier nom signifie « Nous sommes toujours la » en swahili, langue locale.

Mon blog se nomme « Tungali Goma » pour dire « Nous sommes toujours a Goma ». Je serai ravi de vous compter parmi les miens pour cette aventure d’information et de partage.

Tungali