Goma : ‘L’œil de l’Economiste’ se veut « Lutter contre la pauvreté au travers de l’information »

Article : Goma : ‘L’œil de l’Economiste’ se veut « Lutter contre la pauvreté au travers de l’information »
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31 janvier 2014

Goma : ‘L’œil de l’Economiste’ se veut « Lutter contre la pauvreté au travers de l’information »

Avant d’y arriver… je vous préviens : ce blog est long, mais je vous encourage à le finir !

Ma stratégie pour 2014 : partager avec la jeune génération à Goma mes expériences, les coacher et faciliter le networking pour les aider à aller de l’avant, plus loin que là où je suis arrivé personnellement. Cette ambition s’est tracée depuis 2013 et a commencé par l’organisation d’un forum privilégié des leaders. Le nom est original car l’idée est originale et unique en son genre à Goma : Mabingwa Forum dont la première édition s’est tenue du 6 au 8 décembre 2014. Les photos sont déjà disponibles en attendant le rapport final. La prochaine édition se tient du 5 au 7 décembre 2014.

Dans cette perspective, j’ai rencontré un groupe de jeunes intéressants cet après-midi. Des jeunes qui se veulent combattre la pauvreté d’une manière un peu plus particulière. L’idée est originale, comme le souligne Nathan, l’un des responsables de l’ERE (Espace de Recherche pour Economistes) :

« L’une des missions de l’ERE est de réduire la pauvreté dans le chef de la jeunesse en leur donnant du gout à l’entrepreneuriat. Nous ciblons en premier les jeunes étudiants qui doivent créer de l’emploi et non chercher à en avoir comme fait tout le monde et qui, malheureusement finissent pas ne rien avoir du tout », dit-il, avec un sourire mélangé à de la mélancolie.

Nathan avec un groupe de 5 personnes, tous étudiants, entre 20 et 25 ans, ont crée ERE en 2010 qui, entre autres activités, organise des conférences à l’Université de Goma et où différents intervenants parlent des sujets à caractère économique. Le souci est d’aider la crème intellectuelle à comprendre comment elle peut créer de l’emploi et survivre dans un environnement où y avoir accès n’est pas donné à tout le monde.

Euh,… pourquoi me voir ?

Nathan m’a appelé hier et a insisté qu’on se voie car il avait besoin de me parler de leur nouveau produit, une nouvelle initiative dans le cadre de leur département de l’Information et de la communication. Je n’avais pas assez de temps hier quand on s’est vu, mais dans moins de 5 minutes, il  m’a briefée sur l’initiative : le journal (pour une parution mensuelle) ‘L’œil de l’Economiste ».

« Nous lançons déjà le 2e numéro (sorti aujourd’hui, ndlr), un feuillet d’information mensuel en faveur de la crème intellectuelle de Goma et avant d’aller loin, j’ai tenu à t’en parler pour que tu nous donnes tes impressions, tes observations pour son amélioration », me dit-il.

Me tendant une copie des deux éditions, celle de décembre 2013 et celle (qui devait paraitre le lendemain), il ne s’est pas arrêté là, il m’a dit qu’il voudra qu’on ait un entretien afin que je les aide dans deux volets et sans tarder, il m’a révélé les points qui seraient à l’ordre du jour de la rencontre. A ma surprise, j’appris toutes ces révélations sur ma personne :

« Je sais que tu voyage beaucoup dans la région et que tu as des contacts très importants dans la ville, le pays et même au travers le monde. Je sais également que tu es un grand utilisateur des nouveaux medias (faisant allusion à l’Internet et à ses produits, là j’étais tout de même d’accord, ndlr). » Il continua son propos pendant que je l’observais pour voir jusqu’où il allait s’arrêter, « Nous avons besoin que tu nous aides à attirer l’attention de gens sur ce projet, une grande audience de lecteurs de nos numéros qui décryptent l’actualité économique à l’échelle inferieure. Nous voulons qu’il soit lu au travers le monde et je sais que tu peux bien nous aider à y arriver », conclut-il enfin. J’étais soulagé qu’il s’en soit arrêté là, de parler de moi !

Dans ma compréhension, j’aime toujours quand quelqu’un sollicite mes services, qu’il touche clairement l’angle où il voudrait me voir intervenir. Et comme s’il avait lu dans mes pensées, Nathan poursuivi son propos en ces termes : « Pour être plus précis, nous avons besoin que tu nous crées un site web pour ERE et un autre pour l’œil de l’Economiste, ainsi, nous pourront les utiliser pour être lu au travers le monde », conclut-il cette fois. Il m’assura qu’il avait fini et qu’il voudrait vraiment qu’on discute longuement et que je leur dise ce que j’en pensais.

Je réfléchis et dans les deux secondes qui suivirent, je lui proposais un rendez-vous le lendemain (c’est à dire aujourd’hui) afin de les écouter, non plus uniquement lui, mais je l’exigeais de demander aux 5 membres de son équipe de se disponibiliser pour que je m’entretienne avec le groupe en entier

L’entretien d’aujourd’hui

A 15h ce vendredi, l’on devait se rencontrer à l’hôtel Nyira où je leur offrais un verre, un endroit calme, loin du bruit de la ville de Goma, pour que l’on puisse discuter pendant plus ou moins 30 bonnes minutes. A 13h30, j’étais déjà sur les lieux et j’en ai profité pour y prendre mon déjeuner (pas très compliqué, juste un croque-monsieur devait suffire). A 14h, je reçus un coup de fil de l’un de mes cousins (un grand entrepreneur entre Goma et Gisenyi pour des produits venus de l’Asie) qui tenais à déjeuner avec moi car ça faisait longtemps.

J’ouvre une parenthèse : A mon arrivée à l’hôtel Nyira, je rencontrais Clarisse Eka Z., l’une de mes ‘mentee’ (de l’anglais, pour dire, un disciple) que j’aide avec des conseils et astuces dans le domaine du web et du blogging. Elle était là pour publier un papier de blog que je recommande en passant (la chirurgie vestimentaire). Parenthèse fermée.

Suite à l’appel de mon cousin, j’étais obligé d’appeler Nathan pour lui proposer qu’ils arrivent plutôt à 14h30 afin qu’on discute jusque 15h30 et que j’aille le rencontrer. Heureusement pour moi, ils étaient déjà dans les parages et m’ont rejoint l’un après l’autre pour la réunion qui s’est bien déroulée.

Pendant la l’entretien, j’étais tout simplement surpris et encouragé de les voir, très confiants en eux-mêmes et très sûrs de ce qu’ils font. Je leur ai dit ceci exactement, entre autres :

« A chaque fois que je suis en face des jeunes comme moi, ma conviction pour un Congo futur meilleur s’agrandit… en voyant l’excellence dans ce que vous faites, ce journal que je tiens en mains me le prouve, je sais savoir quelles valeurs vous prônez et votre conviction positive et excellente de l’avenir de ce pays…. Parce qu’en en ce moment vous utilisez vos propres moyens pour imprimer ces journaux, que vous donnez à seulement 200 FC la pièce (près de 0,2$), je peux remarquer la passion que vous avez à faire avancer ce projet à tous prix… »

Le résumé de mes réponses à leurs préoccupations

Entre autres mes conseils et suggestions à mes congénères, je leur résumais mes idées en ces quelques points :

–          Avant de penser à être lu à l’extérieur, rassurez-vous tout d’abord que le journal est lu au maximum par la population de Goma en commençant par l’Université de Goma où la plupart d’entre vous étudiez, ensuite allez dans les autres universités de la ville ;

–          Vous n’avez pas besoin pour l’instant d’avoir un site web pour ce projet car cela vous demande beaucoup de ressources et de temps. Comme vous avez déjà un blog, vous pouvez bien l’utiliser et vous ouvrir au monde (je leur expliquais brièvement comment) ;

–          Si vous arrivez à bien gérer ce blog, publiez-y régulièrement des annonces de chacun de vos numéros (en citant les grand titres), de toutes vos réunions et conférences et surtout, partagez les différents articles sur vos profils Facebook car vous tous en avez ;

–          Capitalisez Facebook et Twitter pour passer le message au sujet de ce que vous faites et faites que tous vos amis en soient au courant ;

–          Et par-dessus tout, prenez du courage car le chemin est encore long. Et n’hésitez pas à revenir si je peux faire autre chose.

Avant de finir, l’un d’eux me dit : « Arsene, notre blog n’est pas très bien fait, comme tu l’as remarqué. Nous l’avons même négligé car nous ne savions pas à quel point il pouvait nous servir (je leur ai expliqué qu’ils peuvent même joindre des copies de leur journal sur le blog pour téléchargement, ndlr), mais après t’avoir entendu, nous avons une (une autre ?, ndlr) demande à te faire… ». Il s’est arrêté car il a remarqué mon air surpris et avant de poursuivre, j’ai dû le rassurer qu’il pouvait continuer. « S’il te plait, nous avons besoin d’une formation sur le blogging (faisant allusion à la création, la gestion des blogs, etc, ndlr) et sur une bonne utilisation des medias sociaux. Et puis, ce sera pratique car particulièrement dans le cadre de ce projet particulier », conclut-il.

Je réfléchis et je leur fis la promesse de m’arranger pour leur trouver une opportunité et leur disponibiliser cette formation, que je reçus moi-même à plusieurs reprises. Je leur promis de contacter un de mes collègues (aussi expert dans le domaine) afin que nous y travaillions ensemble avant la parution du 3e numéro de l’Œil de l’économiste (fin février). Et je promis de parler de cet entretien sur ce blog !

Apres cette annonce, ils ont subitement dit qu’ils pouvaient maintenant me laisser partir à l’autre rendez-vous car ils étaient satisfaits. En effet, je l’étais autant. Je bénis Dieu de m’avoir permis d’être utile pour quelque chose, peu soit-elle. Alors, je dois m’arranger que Rudi International, mon organisation, trouve une opportunité pour offrir cette formation à ERE, mais aussi à d’autres qui seraient intéressés à la suivre.

La lutte continue. De nouvelles personnes, de nouveaux agents de changement. En connaissez-vous d’autres dans votre milieu ? Avez-vous besoin de me voir ou de me raconter ce que vous faites ? N’hésitez pas, suive-vous sur Twitter et/ou laissez-moi un message sur ma page officielle.

Tout cela, Parce que Tungali Goma !

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Commentaires

Justin BALINI
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Bonne initiative.
courage dans la vision. Saches-le Monsieur, la provision est là!

Tungali
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Cher Justin,

Merci beaucoup pour ton passage et ton interet a cette publication. Merci surtout pour tes mots d'encouragement qui ne font que me permettre de voir encore plus grand et de rever plus grand car Dieu est avec moi pour me donner la provision.

Merci de repasser une autre fois pour voir les autres publications.
En attendant, je te souhaite bon vent pendant que tu recoltes la faveur de Dieu sur ton passage.

Cordialement,
Arsene

moise lubambo
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c'est une bonne initiative . ca demande beaucoup d'efforts pour arriver jusqu'A publication de tous vos articles. dans cette lutte contre la pauvretE, pensez et suggerez aux jeunes d'etre des entrepreneur pour arriver a creer une activitE et les appeler A la lecture pour chasser l'ignorance ...

Tungali
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Cher Moise,

Merci pour votre passage sur mon blog et surtout pour votre commentaire. Je vais passer votre message et mot d'encouragement a l'equipe qui se charge de cette publication. Vous avez raison, en effet, leur journal veut inviter les jeunes a un esprit d'entrepreneuriat, ce que vous encouragez egalement par votre commentaire.

Merci de revenir encore une fois pour decouvrir les nouveaux articles sur ce blog.
Cordialement,
Arsene

Christophe Mulimirwa
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J'adore ce journal. c'est tout.
Plein succès au projet ...

Tungali
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Cher Christophe,

Merci pour votre passage sur ce blog et merci pour votre commentaire. Je vais transmettre les compliments a l'equipe qui travaille sur le projet.
Cordialement,
Arsene

Achil Mathe
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Goma, Beni et Butembo seront les moteurs de la croissance en RDC, les jeunes du Nord-KIVU sont entreprenant et intelligent.

ne pas se décourager à cause de la guerre, elle s’arrêtera un jour et nous vivrons en paix.

Courage mes freres, la RDC a besoin des gens comme vous et nous!

Tungali
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Cher Achil,

Merci beaucoup pour votre mot d'encouragement a cette jeunesse de l'Est de la RDC et du pays en général. Vous avez raison, la guerre s’arrêtera un jour et nous retrouverons la paix. Des jeunes comme ceux-ci renforcent notre conviction et nous poussent a faire mieux.

Merci pour votre passage sur ce blog et espère bien vous revoir bientôt revenir pour nous lire et partager avec nous votre expérience.
Tungali

paty nzanzu
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Je Suis Vraiment Intéressé Par Ce Genre D'initiatives, malheureusement je manque des gens pouvant m'y intégrer.
vraiment merci pour cette publication